Pour enlever une cheville molly dans du carrelage, utilisez une perceuse avec un foret à métaux de diamètre légèrement supérieur au trou de la vis. Percez délicatement au centre de la cheville pour séparer la collerette du corps de la cheville. Cette méthode nécessite une attention particulière pour éviter d’endommager le carrelage. Alternativement, vous pouvez utiliser un tournevis plat pour faire levier sur la collerette en insérant l’outil en diagonale, puis tirer avec une pince pour extraire les morceaux. Dans tous les cas, travaillez lentement et sans forcer pour préserver l’intégrité des carreaux environnants.
Retirer une cheville molly du carrelage représente un défi particulier car le carrelage est plus fragile que le placo traditionnel. Les chevilles molly sont conçues pour résister à l’arrachement grâce à leur système d’expansion qui forme un bourrelet derrière la paroi. Cette caractéristique qui fait leur force devient un obstacle lors du retrait, surtout sur un support délicat comme le carrelage. Il faut donc adapter les techniques classiques en privilégiant la douceur et la précision pour éviter de fissurer ou casser les carreaux adjacents.
Pourquoi les chevilles molly sont difficiles à retirer du carrelage ?
Les chevilles molly (aussi appelées chevilles à expansion) sont spécialement conçues pour supporter des charges importantes dans les matériaux creux. Leur principe de fonctionnement repose sur un mécanisme d’expansion : lorsqu’on visse la vis, la partie arrière de la cheville se déploie en forme de parapluie derrière la paroi, créant un ancrage solide. Cette conception ingénieuse qui assure leur efficacité de fixation devient problématique lors du retrait.
Dans le carrelage, la difficulté est amplifiée par la fragilité du matériau. Contrairement au placo qui peut tolérer une certaine force sans se casser, le carrelage risque de se fissurer ou d’éclater sous la pression. De plus, l’épaisseur réduite du carreau comparée à une cloison placo laisse moins de marge de manœuvre. Il faut donc privilégier des méthodes douces qui permettent de désactiver le mécanisme d’expansion sans exercer de traction excessive sur le carrelage.
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Structure d’une cheville molly et mécanisme d’expansion

Une cheville molly se compose de trois parties principales : la collerette visible qui reste en surface, le corps central et les ailettes expansibles à l’arrière. Lorsqu’on visse la vis, elle tire sur les ailettes qui se déploient et viennent plaquer contre la face arrière du carrelage. Cette pression répartie sur une surface plus large que le simple diamètre de perçage explique la tenue exceptionnelle de ce type de fixation.
Le mécanisme d’expansion crée une contrainte permanente entre les ailettes déployées et la collerette surface. Cette tension maintient la cheville en place même sous de fortes sollicitations. Pour retirer la cheville, il faut soit casser cette tension en séparant les éléments, soit désactiver le mécanisme d’expansion en repoussant les ailettes vers leur position initiale, ce qui est quasiment impossible une fois la cheville installée.
Spécificités du carrelage comme support
Le carrelage présente des caractéristiques particulières qui compliquent le retrait des chevilles molly. Sa dureté élevée rend le perçage difficile et nécessite des forets spéciaux, mais sa fragilité face aux chocs et à la traction limite les techniques utilisables. Un carreau peut se fendre sur toute sa longueur à partir d’un point de contrainte excessive, endommageant potentiellement plusieurs carreaux adjacents.
L’épaisseur du carrelage varie généralement entre 6 et 12 mm, ce qui laisse peu d’espace pour manœuvrer les outils. Cette dimension réduite oblige à travailler avec précision car tout dépassement risque d’endommager la colle ou le support arrière. De plus, la surface émaillée du carrelage peut éclater si on applique une force ponctuelle trop importante, créant des dégâts esthétiques même si la structure du carreau reste intacte.
La méthode de perçage : technique recommandée pour le carrelage
La méthode de perçage constitue l’approche la plus sûre pour retirer une cheville molly du carrelage. Cette technique consiste à utiliser une perceuse équipée d’un foret à métaux pour percer le centre de la cheville et séparer mécaniquement la collerette du corps de la cheville. L’avantage principal de cette méthode réside dans le contrôle précis de la force appliquée et l’absence de traction sur le carrelage.
Pour cette opération, il faut utiliser un foret à métaux de qualité, légèrement supérieur au diamètre du trou de vis (généralement 6 à 8 mm selon la taille de la cheville). La perceuse doit être réglée sur une vitesse élevée sans percussion pour éviter les vibrations qui pourraient fissurer le carrelage. Il est essentiel de procéder par étapes progressives, en contrôlant régulièrement l’avancement du perçage.
Préparation et outillage nécessaire

Avant de commencer, rassemblez le matériel nécessaire : une perceuse électrique ou à batterie, des forets à métaux de diamètres variés (6, 8 et 10 mm), des lunettes de protection, des gants de travail et un aspirateur pour éliminer les copeaux. Prévoyez également un chiffon humide pour nettoyer la zone de travail et éventuellement refroidir le foret en cas d’échauffement.
Protégez la zone de travail en posant du papier journal ou une bâche au sol pour récupérer les débris métalliques. Le perçage d’une cheville molly produit des copeaux métalliques coupants qu’il faut éviter de laisser traîner. Vérifiez que la perceuse est bien réglée : vitesse rapide, couple au maximum, et surtout aucune fonction percussion qui pourrait endommager le carrelage.
Technique de perçage étape par étape

Commencez par retirer la vis si elle est encore présente dans la cheville molly. Utilisez un tournevis adapté en dévissant complètement sans forcer. Si la vis résiste, appliquez quelques gouttes d’huile pénétrante et attendez quelques minutes avant de recommencer. Une fois la vis retirée, vous avez accès au trou central de la cheville.
Positionnez le foret au centre du trou de la cheville en maintenant la perceuse bien perpendiculaire au carrelage. Commencez le perçage à vitesse modérée pour amorcer l’entame, puis augmentez progressivement la vitesse. Exercez une pression constante mais modérée pour éviter de bloquer le foret ou de créer des vibrations. Le perçage doit progresser régulièrement en produisant des copeaux métalliques fins.
Lorsque vous sentez que le foret traverse complètement l’épaisseur de la cheville, réduisez la pression pour éviter d’endommager le support arrière. À ce stade, la collerette devrait se détacher naturellement du corps de la cheville. Si elle reste collée, quelques légers mouvements de va-et-vient du foret suffiront à la libérer complètement.
Méthode alternative avec tournevis et pince
La méthode du tournevis et de la pince peut être utilisée comme alternative au perçage, particulièrement si vous ne disposez pas de perceuse ou si la cheville présente une configuration particulière. Cette technique nécessite plus de délicatesse car elle implique d’exercer une force de levier sur le carrelage, mais elle reste réalisable avec les bonnes précautions.
Le principe consiste à faire levier sur la collerette de la cheville pour la déformer et la séparer du corps. Cette déformation rompt la liaison mécanique et permet de retirer la partie visible. Le corps de la cheville, libéré de sa collerette, peut ensuite être poussé derrière le carrelage où il tombera dans le vide, ou être extrait par traction selon la configuration.
Technique du levier avec tournevis plat
Utilisez un tournevis plat dont la largeur correspond approximativement au diamètre de la collerette. Insérez délicatement la pointe du tournevis entre la collerette et le carrelage, en glissant l’outil dans l’espace le plus accessible. L’objectif est de créer un point d’appui pour effectuer un mouvement de levier qui va déformer la collerette.
Effectuez un mouvement de bascule en prenant appui sur le carrelage, mais avec une force très progressive. Le carrelage peut supporter une certaine pression ponctuelle, mais il faut éviter les à-coups qui risqueraient de le fissurer. Travaillez par petites sections en déplaçant le tournevis autour de la collerette pour répartir les contraintes et déformer progressivement tout le périmètre.
Extraction avec la pince
Une fois la collerette suffisamment déformée, utilisez une pince à bec pour saisir une partie repliée et exercer une traction. Cette étape demande de la patience car il faut trouver une prise suffisante sans appliquer une force excessive qui risquerait d’arracher des morceaux de carrelage. Si la collerette résiste, retournez au tournevis pour accentuer la déformation.
La traction doit s’effectuer dans l’axe perpendiculaire au carrelage pour éviter les contraintes en cisaillement. Tirez fermement mais progressivement, en maintenant la pince bien perpendiculaire à la surface. Si vous sentez une résistance importante, arrêtez et vérifiez que la collerette est suffisamment séparée du corps de la cheville. Une résistance excessive indique généralement qu’une partie de la liaison subsiste encore.
Précautions spécifiques pour préserver le carrelage
Le carrelage nécessite des précautions particulières en raison de sa fragilité et de sa valeur esthétique. Contrairement au placo qui peut être facilement réparé avec un enduit, un carreau endommagé nécessite souvent un remplacement complet qui peut s’avérer coûteux et complexe, surtout si le modèle n’est plus disponible. Il faut donc privilégier les techniques les moins agressives et procéder avec une patience absolue.
Les contraintes mécaniques supportées par le carrelage sont limitées, particulièrement en traction et en flexion. Un carreau peut supporter des charges importantes en compression (poids d’objets posés dessus), mais il devient fragile face aux efforts de traction ou aux chocs ponctuels. Cette caractéristique doit guider le choix de la méthode et l’intensité des forces appliquées lors du retrait de la cheville molly.
Protection de la surface et des carreaux adjacents
Avant de commencer, protégez les carreaux adjacents en appliquant du ruban de masquage tout autour de la zone de travail. Cette protection évite les rayures accidentelles causées par les outils et limite les risques de propagation des fissures. Utilisez un ruban de qualité qui adhère bien sans laisser de résidus lors du retrait.
Préparez un support stable pour maintenir vos outils et éviter qu’ils tombent sur le carrelage. Une simple planche posée sur deux tréteaux suffit pour créer un plan de travail temporaire. Gardez un chiffon humide à portée de main pour nettoyer immédiatement les poussières et débris qui pourraient rayer la surface émaillée lors de leurs déplacements.
Gestion des vibrations et des chocs
Les vibrations générées par la perceuse peuvent se propager dans le carrelage et créer des fissures à distance du point de perçage. Pour minimiser ce risque, maintenez fermement la perceuse et évitez qu’elle « saute » sur la surface. Si vous devez percer plusieurs chevilles, faites des pauses régulières pour permettre au carrelage de « récupérer » et dissiper les contraintes accumulées.
Les chocs accidentels représentent le principal danger pour l’intégrité du carrelage. Évitez de poser des outils métalliques directement sur les carreaux et manipulez tous les éléments avec précaution. Si vous utilisez un marteau (déconseillé sur carrelage), protégez la surface avec un morceau de bois qui répartira l’impact sur une surface plus large.
Réparation et finition après retrait
Une fois la cheville molly retirée, il reste généralement un trou dans le carrelage qu’il faut reboucher pour restaurer l’étanchéité et l’esthétique de la surface. Cette réparation nécessite des matériaux et techniques spécifiques au carrelage, différents de ceux utilisés pour le placo ou les murs en béton. Le choix du produit de rebouchage dépend de la taille du trou et de l’usage de la zone concernée.
La qualité de la réparation dépend largement de la préparation de la surface et du choix du matériau de rebouchage. Un trou mal préparé ou un produit inadapté peut conduire à un résultat visible ou peu durable. Il est donc important de prendre le temps nécessaire pour obtenir une finition professionnelle qui se fondera parfaitement dans le carrelage existant.
Nettoyage et préparation du trou
Commencez par nettoyer soigneusement le trou avec un aspirateur pour éliminer tous les débris métalliques et poussières. Ces résidus peuvent compromettre l’adhérence du produit de rebouchage et créer des points de faiblesse. Utilisez ensuite un pinceau fin ou un coton-tige pour déloger les particules tenaces dans les recoins.
Délimitez précisément les contours du trou en vérifiant qu’il n’y a pas de fissures ou d’éclats qui s’étendent au-delà. Si des micro-fissures sont visibles, il faudra les traiter également pour éviter leur propagation future. Humidifiez légèrement les bords du trou avec un chiffon humide pour améliorer l’adhérence du produit de rebouchage.
Choix du produit de rebouchage pour carrelage
Pour le carrelage, utilisez exclusivement des produits spécifiquement conçus pour cet usage. Les mastics silicone transparent ou coloré conviennent pour les petits trous (diamètre inférieur à 8 mm) et offrent une bonne étanchéité. Pour les trous plus importants, les mortiers-colles modifiés aux polymères garantissent une tenue mécanique supérieure et peuvent être teintés dans la masse.
Les enduits de rebouchage universels pour murs ne conviennent pas au carrelage car ils n’offrent pas la résistance à l’humidité et la flexibilité nécessaires. De plus, leur aspect et leur couleur une fois secs ne s’harmonisent généralement pas avec l’émail du carrelage. Investir dans un produit spécialisé, même plus coûteux, garantit un résultat durable et esthétique.
Cas particuliers et situations difficiles
Certaines configurations particulières peuvent compliquer le retrait d’une cheville molly dans le carrelage. Les chevilles de grande taille, les installations anciennes où la cheville a « soudé » avec le temps, ou les carrelages particulièrement fragiles nécessitent des adaptations des techniques standard. Il faut savoir identifier ces situations pour adapter sa stratégie et éviter les dégâts.
Les chevilles récalcitrantes qui résistent aux méthodes classiques ne doivent pas être forcées au risque d’endommager le carrelage. Dans ces cas, il vaut mieux accepter de laisser une partie de la cheville en place et adapter la réparation en conséquence. Cette approche pragmatique évite souvent des dégâts plus importants et coûteux.
Chevilles molly surdimensionnées
Les chevilles molly de grande taille (diamètre supérieur à 10 mm) nécessitent des précautions supplémentaires car leur retrait crée des contraintes plus importantes sur le carrelage. Pour ces modèles, la méthode de perçage reste préférable, mais il faut utiliser un foret progressivement plus gros pour éviter les à-coups. Commencez par un foret de 6 mm, puis 8 mm et enfin 10 ou 12 mm selon la taille de la cheville.
La technique de fragmentation peut être utilisée pour les très grosses chevilles : au lieu de percer en une fois, effectuez plusieurs perçages décentrés pour affaiblir la structure de la collerette. Cette approche répartit les contraintes et réduit les risques de fissuration du carrelage. Chaque perçage doit être réalisé avec la même précaution que pour une cheville standard.
Carrelage ancien ou fragile
Sur du carrelage ancien ou particulièrement fragile, toutes les techniques doivent être adaptées avec une douceur extrême. Privilégiez absolument la méthode de perçage à très basse vitesse avec des pauses fréquentes pour éviter l’échauffement. L’utilisation d’un lubrifiant (eau ou huile de coupe) peut aider à refroidir le foret et réduire les contraintes.
Pour les carrelages fissurés ou présentant déjà des signes de faiblesse, envisagez de laisser la cheville en place et de la noyer dans un rebouchage esthétique. Cette solution de facilité évite le risque de casser complètement le carreau et peut donner un résultat acceptable si elle est bien exécutée. Un mastic coloré assorti au carrelage peut masquer efficacement une cheville molly coupée au ras de la surface.
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Réussir le retrait sans endommager votre carrelage
Retirer une cheville molly du carrelage demande patience, précaution et technique appropriée. La méthode de perçage avec un foret à métaux reste l’approche la plus sûre, permettant un contrôle précis et minimisant les risques pour le carrelage. En cas d’échec, la technique du tournevis et de la pince offre une alternative viable si elle est exécutée avec délicatesse.
L’essentiel réside dans l’adaptation de votre approche aux spécificités de votre situation : type de carrelage, taille de la cheville, outillage disponible. N’hésitez pas à prendre votre temps et à faire des pauses si vous sentez une résistance. Un carrelage préservé vaut largement les quelques minutes supplémentaires investies dans une technique douce et progressive.
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